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Author: Island Boutik
Otopsi : l’album solo de Benoît Lejeune du groupe Monaster
Actuellement en préparation, Otopsi, l’album solo de Benoît Lejeune, membre du groupe Monaster, sortira à la fin du mois. Avec une influence très hip hop, le chanteur mélange les styles et ne mâche pas ses mots pour faire son “autopsie” de la vie et de la société, risquant au passage d’égratigner la sensibilité de certains.
Il a le look des jeunes qu’on croise dans la rue, short sous les genoux, t-shirt et baskets. Il a toutefois une voix qui le différencie des autres et qui a permis à Ti Benoît, alias Ultimatum Montana, de se faire une place sur la scène musicale locale. Une aventure qui débute en 1998 avec la création de Monaster. Beaucoup se souviennent sûrement avec nostalgie de l’incontournable titre Bikini. Le jeune homme a, depuis, fait du chemin.
Nouvelle vague. Studio Scorpio, à Petite-Rivière, quelques notes de musique s’échappent de la salle d’enregistrement, “Toi qui là-haut, raconte moi le paradis…” Celui qui jusqu’à présent s’exprimait en ragga a choisi de changer de registre. C’est à travers le hip hop qu’Ultimatum Montana a décidé de faire passer son message. Un style qu’il considère comme une “nouvelle vague” et auquel les Mauriciens se sont peu à peu habitués. Il ne cache pas que ses influences varient de Jay-z, Nas à IAM ou encore Kerry James. C’est justement ce mélange de styles - qu’il appelle “l’harmonie musicale” - qu’il a voulu concrétiser sur Otopsi, en faisant appel à la collaboration d’artistes étrangers. On notera au passage la participation de Jahrimba, des Seychelles, qui a déjà participé sur son premier album solo ; de Vostilla, de Madagascar, ou encore de Blanko, d’Angleterre. Sans oublier les artistes locaux comme Nancy Dérougère et Mr Snyp, artiste avec qui il dit partager la même vision et le même état d’esprit, et qu’il décrit comme étant son “prototype.”
Africa. Un album solo où Benoît Lejeune parle de son vécu, du quotidien, des femmes, aussi de son désir de se rapprocher de l’Afrique, qu’il appelle affectueusement la “terre mère, berceau de l’humanité.” D’où le choix d’incorporer le soukous, musique traditionnelle du Congo, à son album. Le chanteur parle avec une certaine révolte quand il fait référence aux maux de la société mauricienne. De temps en temps, il s’agite, comme pour mieux exprimer sa colère. Colère face à la négligence des parents vis-à-vis de leurs enfants, colère aussi contre les femmes qui, souvent, ne s’intéressent qu’à son image d’artiste connu.
“La famille”. Par le biais de sa musique, Ultimatum Montana souhaite apporter sa contribution à l’amélioration de la société. Ses textes abordent des thèmes aussi variés que la délinquance juvénile - avec Microb, il exprime sa déception par rapport à l’attitude de beaucoup de jeunes - et le matérialisme, avec Si to pu content moi encore. L’arrangement musical d’Otopsi a été confié à Patrick Antoine, avec qui Benoît Lejeune travaille depuis la sortie de son premier album. On retrouve Berty Toussaint à la basse, Stevie Jamaica à la programmation, Chris Joe à la guitare et Kong au clavier… Des amis que l’artiste appelle affectueusement “des membres de la famille.”
“Kan mo raper”
À 27 ans, celui qui, déjà très jeune, voulait être écrivain, aura réalisé son rêve car les textes sont écrits de sa plume. Benoît Lejeune accorde beaucoup d’importance à l’utilisation des mots, très soucieux de faire passer au mieux son message. “Kan mo raper, mo fer dimoun alle ouver zot dictionnaire…”, dit-il. Le succès d’Ultimatum Montana est celui d’un gosse de Goodlands, amoureux de l’écriture et de la musique, qui a cru fort dans son potentiel.
Monaster continue
Otopsi est le 2e album solo de Benoît Lejeune, après Kalamité sorti en 2004. On serait tenté de se demander pourquoi travailler en solo alors que le groupe Monaster jouit d’une réputation qui n’est plus à faire. La raison, selon l’auteur : “Je veux m’affranchir de l’influence de Monaster et imposer mon propre style. Ce que j’ai à dire est trop personnel.” Personnel… à l’instar du titre Paradis, qui rend hommage à une connaissance du chanteur morte dans des circonstances tragiques. Toutefois, Benz Blakka - alias Gran Benoît, son partenaire de Monaster - contribue à l’un des morceaux de l’album. La collaboration entre les deux Benoît de Goodlands continue et leur dernier DVD, Odyssey, a été lancé en mai dernier.
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